Comme quoi Myspace n'a pas que du mauvais. Au détour d'une 85 252 demande d'addition de copains virtuels, je suis tombé sur la page de cet ovni Thaïlandais : Napat Snidvongs. Il ne m'a pas fallu plus de deux écoutes pour tomber radicalement sous le charme de cette musique aux paroles incompréhensibles. Ambiance Lost in translation in Bangkok garantie.

Après quelques échanges de mails avec le monsieur, il m'a gracieusement envoyé le fruit de son travail, introuvable en Europe. Cet EP de 7 titres contient tout ce que la musique Française n'a pas, n'aura jamais. Tout d'abord un son bien à lui, à base de reverb, de bandes passées à l'envers, de voix susurrées. Ensuite une décomplexion et une chaude nonchalance jamais hautaine, les racines citées sur sa page Internet : The Beatles, Bob Dylan, Nick Drake, Mogwai, Moderndog, Hanumand sont bien ingérées, digérées et oubliées. Là ou des milliers de groupes Européens s'épuisent à vouloir réinventer "Strawberry fields forever" à chaque détours d'accords de Ré mineur, Napat reprend la partition là ou Harrison et Lennon l'avait laissée. Les structures des chansons sont surprenantes, l'utilisation des accords et les mélodies douces et inventives. Les orchestrations désarmantes d'efficacité malgré leur simplicité. Bref un disque qui a le goût d'un cocktail à la mangue siroté devant un pay-per-view érotique dans une chambre d'hôtel de Bangkok. À découvrir de toute urgence pour faire le malin devant ses potes à la prochaine DJ party du Pop-in.

Pendant qu'on y est, jetez une oreille attentive aux production du label Thaïlandais So:on, et des groupes comme Goose (post-rock chanté en Thaï, ou encore Koichi Shimizu dans un style electro tout aussi décomplexé et libre de toute hégémonie anglicisante).


Napat Snidvongs www.myspace.com/iamnapat
So:on records www.so-on.hp.infoseek.co.jp